vendredi 1 octobre 2021

La Loire

Parfois, lorsque mes pas me rapprochent de la Loire et que j'y contemple son lit défait par un rêve matinal, je me demande si c'est par toi qu'elle a la nuit entière était occupée. 

Je me demande si toi, plus bas sur ce cours qui charrie songes et merveilles, tu te surprends à regarder l'eau courir entre les berges, amusée par cette chevauchée libre et rapide. 

Je me demande si la crête de quelques remous que mes yeux ont foulée, attireront ton regard qui m'a si souvent perdu. 

Je me demande si au milieu de tous les mots lancés par tous ceux qui t'entourent, les miens, qui débordent et tombent en carillonnant dans l'eau trouble, parviendront à tes oreilles. 

Je me demande si le vent froid qui me glace et se glisse sous mon manteau t'arrivera doux et chargé de fraîcheur pour déposer sur les lèvres de ton visage dont il a surpris l'image dans mon cœur, un peu d'humidité vite léchée d'un coup de langue timide. 

Et tout cela, qui parcourt en un éclair mon esprit comme ta silhouette mes paupières, me rappelle que les mille mots que le soir tu inspires, sont les mille qu'au matin j'expire.

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