mardi 31 mars 2015

Féminine rotondité.


Elles, Dianes pécheresses. Déesses perdues.


Vous revient-il en mémoire ces moments où les jours n'en sont pas vraiment ? Ces jours qui ne sont, à vrai dire, que des nuits éclairées ?  Quand le soleil, en un quelconque lieu de la voûte céleste s'est perdu à dorer de ses rayons une muse chère à son cœur et qu'enfin la lune seule, blafarde, diaphane rondeur, dont les courbes affaiblissent les esprits les plus hardis et terrassent les plus faibles soit la seule subsistante ?
Ces nuits blanches qui n'ont de blanc que les yeux révulsés d'un corps à l'agonie, sont propices à ces chasseresses qui n'ont de proie que le faible coeur des hommes. Ceux-ci, ayant de cette lune l'horreur sainte de la vie fuyant la mort, s'ouvrent un peu plus à ces orphelins rayons qui se seraient égarés sur le chemin menant à l'adorée de cet ancien astre désormais presque oublié des humains. Alors, sans défense, ils ne sont plus qu'offrandes au sacrifice noire d'une mort certaine.

                                                        C'était un jour comme celui-là qui a accueilli mon âme.

Tout n'était qu'immobilité morbide dans ce marasme de vie, mes yeux fouillaient le sol à la recherche d'un fragment de vie et alors qu'ils soulevaient quelques pierres disparates, les voilà qui tombent sur ces talons d'où le cœur prend vertige.  

À ce moment là d'une vie, de ma vie, le réflexe de survie qui ravit le cœur pour l'éloigner d'une mort certaine se fait sentir. Ce tressaillement est intuitif, poussant le corps à se mouvoir, à se sortir par n'importe quel moyen de l'ombre de la Faux. Pourtant le mien fut défaillant, emporté par la curiosité mais surtout hypnotisé par le mouvement de ces talons dont le battement se mêlait à celui de mon cœur.

Et les voilà donc, ces yeux, à leur fin allant, remontant vers un ciel enflammé, moucheté d'étoiles dont tu ne fit qu'une bouchée. Dans ta morsure furieuse, emporté le scintillement des astres et mon cœur innocent. La nuit avance sur la lumière et les derniers reflets disparaissent dans une brume opaque. Tu avances sur moi sans bouger et je recule silencieusement dans les derniers recoins d'un esprit qui ne peut déjà plus rien. Tout ce qu'embrassait mon regard a disparu.  Paupières closes, je te vois toujours. Et ton souffle sur mon cœur, long râle froid à glacer la mort continue de courir le long de ma nuque, sur mes épaules, dans mes poumons. Tes doigts sur mon âme glissent et s'y soudent un peu plus chaque fois. Ma peau s'hérisse de tout ce désespoir dont tu inonde une âme tarie.

                                             La mort s'est faite compagne à celles qui l'effraient.